27 000 $ pour les enfants vulnérables

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15 décembre 2014. Merci!
<p>Cynthia Laflamme</p>
CYNTHIA LAFLAMME
La Voix de l'Est


(Cowansville) « Ça prend un village pour élever un enfant. » Me Ysabelle Proulx répète cet adage bien connu, au coeur des préoccupations du centre de pédiatrie sociale en communauté Main dans la main, de Brome-Missisquoi, dont elle est la directrice générale.

27 000$ pour les enfants vulnérables
Dre Anne Rouleau, directrice du volet clinique du centre de pédiatrie sociale en communauté Main dans la main, et Me Ysabelle Proulx, directrice générale, dresse un bilan positif des premiers dix mois d'opération de la clinique, située à Cowansville. 
PHOTO JULIE CATUDAL

La communauté s'est d'ailleurs mobilisée, samedi, pour la guignolée annuelle du centre encore tout jeune. La première édition de l'activité, pour laquelle une centaine de bénévoles amassent de l'argent sur des coins de rue de plusieurs municipalités, avait permis de récolter 19 000$ l'an dernier. Cette fois, avec l'ajout de plusieurs intersections et avec la nouvelle participation de Bromont, l'objectif le plus optimiste, qui s'élevait à 25 000$, a été dépassé. Les citoyens ont été généreux et donné plus de 27 000$.

Le financement est une part importante de la vie du centre. «C'est pour les enfants en situation de grande vulnérabilité. Ce qu'on cherche à créer, c'est un milieu de vie, précise Me Proulx, procureure à l'enfant et médiatrice. Créer un milieu de vie nécessite des moyens financiers pour pour accueillir ces enfants, soit après l'école pour l'aide aux devoirs, soit dans des ateliers de stimulation... C'est sûr qu'on compte beaucoup sur les gens bénévoles, mais il faut aussi avoir des intervenants qui sont professionnels, que ce soit des psychoéducateurs, des travailleurs sociaux... On a besoin de ces gens-là pour faire des interventions.»

Filet de sécurité
Main dans la main avec les organismes sociaux, en santé, mais aussi avec la population, les écoles, la clinique se veut être une partie de la solution pour le développement des enfants plus démunis.

«La pédiatrie sociale est une partie de la solution des CSSS et des centres jeunesse, fait savoir Dre Anne Rouleau, directrice du volet clinique. Le but de la pédiatrie sociale, c'est d'éviter les signalements, d'une part, mais c'est aussi, ultimement, de pouvoir se retirer des dossiers. Donc, nous, on devient une partie de la solution. Comme le centre jeunesse, s'il décide qu'il se retire, eh bien, on est là pour les familles plus démunies et on assure un filet de sécurité.»

Le centre, qui accueille les enfants et leurs familles depuis le 25 février 2014, a ses quartiers dans la Maison Nesbitt, à Cowansville. Une petite fille, dans sa grande franchise, a confié aux intervenants qu'elle pensait y voir un paquet de toiles d'araignée, comme dans une maison hantée, lorsqu'elle y est allée pour la première fois. Mais c'est plutôt une salle bien éclairée, colorée, remplie de jouets qu'elle a trouvée.

«On attrape des enfants qui ont de grands besoins, qui vivent des stress toxiques, explique-t-elle. On a une petite équipe pour ne pas avoir de structure rigide. On essaie d'abolir ça pour se plier à l'enfant, pour faciliter son parcours. Les enfants adorent venir au centre.»

Depuis 10 mois, le centre a dépassé ses attentes de 25 familles. «On est arrivé déjà à notre quarantième famille, pour environ 55 enfants», indique Dre Rouleau.

L'équipe est composée de trois médecins, qui font chacun une journée clinique, et de deux travailleurs sociaux. Mmes Rouleau et Proulx espèrent pouvoir ouvrir un poste de travailleur social cinq jours par semaine, alors que la clinique est ouverte actuellement trois jours.

Lien de confiance
Les écoles, CSSS, centres jeunesse réfèrent à la clinique les familles qui pourraient avoir besoin d'une aide pour la santé globale de leur enfant. En établissant un lien de confiance, les familles peuvent travailler avec les intervenants pour améliorer un problème, comme un trouble du langage, qui pourrait être causé par une autre situation. Et ce lien de confiance se forge, par exemple, en se mettant à hauteur d'enfant. «Ce n'est pas rare qu'en fin de rencontre, les enfants nous font un dessin avec des coeurs, nous serrent dans leurs bras. C'est une belle réponse. Sans blague, on sent la différence, ajoute la directrice du volet clinique. Et les parents sont très contents. On ne regarde pas la finalité. C'est le processus qui est important.»

Les travailleurs sociaux et les médecins misent sur les forces des enfants. «Un enfant qui vit dans un contexte de conflits récurrents et qui a un problème de santé, je donne un exemple, on va essayer par certains moyens de juste diminuer cette tension-là, de lui permettre de s'exprimer d'une façon ou d'une autre, que ce soit par la musique, par l'art, pour permettre à l'enfant de se construire, d'avoir une confiance en lui, des outils pour avoir une estime de lui grandissante et avoir accès à toutes ses ressources, du coup.»

Clinique roulante
Les 14 centres québécois de pédiatrie sociale en communauté, chapeautés par la Fondation du Dr Julien, ont chacun leur façon de fonctionner. Dans Brome-Missisquoi, comme le territoire est étendu, Main dans la main prévoit créer une clinique roulante.

«On est en train de développer une clinique mobile sous la forme d'un autobus, mentionne Dr Rouleau, faisant référence à un autobus qui leur a été donné et transformé de l'intérieur. Les enfants qui peuvent se déplacer viennent chez nous, mais les familles qui n'ont pas de voiture, on va aller les voir. On est en train de développer un partenariat avec les villes pour justement avoir cette clinique-là et se déplacer dans les villes. On espère pouvoir visiter chaque municipalité une fois par mois.»

À cela s'ajoute une possible alliance à Farnham, mais la forme qu'y prendra cette association est toujours en réflexion. «On est conscient qu'il y a de grands besoins à Farnham et que, probablement, on va avoir à développer quelque chose», conclut Me Ysabelle Proulx.

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